Lycée Honoré d'Urfé

Histoire des arts

Une journée au Musée des Beaux-Arts de Lyon Les Terminales spé vous racontent !

C’était le 19 octobre 2022, c’était à Lyon... et c’était « trop bien » ! Lou-Anne C et Angèl V, élèves de terminale HIDA spé ont pris le clavier pour partager leur « retour d’expérience ». Bonne lecture !
Et merci à elles !

Le 19 octobre dernier, après un trajet mouvementé en raison des grèves de train, nous avons été accueillis au Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Le matin, Marie-Ève Durand nous a accompagnés à travers les collections du musée pour retracer l’évolution de la représentation des femmes dans l’art depuis l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle. Nous avons ainsi découvert des images variées de femmes parfois fortes et puissantes, d’autres fois douces et contemplatives. L’essentiel des œuvres étaient produites par des artistes hommes qui ont eu tendance à idéaliser les femmes et à les éloigner de la réalité.

Notre médiatrice a sélectionné pour nous un corpus d’œuvres qui nous a permis d’observer l’évolution des canons de beauté et de l’idéal féminin au cours du temps.

Nous avons remarqué que cette évolution n’allait pas nécessairement dans le bon sens. Ainsi, le siècle des Lumières, pour ne citer que cet exemple, contrairement à ce que l’on pourrait croire, a été une période où les femmes ont perdu beaucoup de reconnaissance dans la société. En effet, on considérait alors qu’il était dans la « nature » de la femme de s’occuper de son foyer en raison de certaines caractéristiques physiques alors que l’homme, qui en possédait d’autres, devait faire un travail intellectuel ou manuel en-dehors de la maison.

Dans le même ordre d’idées, nous avons appris qu’à la Renaissance les artistes privilégiaient les figures de vierge à l’enfant. La vierge était alors un modèle de beauté, de pureté et d’innocence tout en mettant en avant la maternité et le rôle protecteur et noble de la vierge. Elle constitue un idéal et un modèle exemplaire pour les femmes. Quelques décennies plus tard, on voit un net changement dans la façon dont les artistes représentent les femmes dans leur art.

Le portrait d’une femme dite La maraîchère réalisé à la fin du XVIIIe siècle illustre bien l’évolution du regard porté sur les femmes. Sur cette toile, on observe une femme à l’air puissant et déterminé. Elle est vêtue bien plus modestement que les vierges à l’enfant de la Renaissance. De plus, par son âge, qui semble plus avancé que celui des représentations des vierges, elle n’est plus l’incarnation de l’innocence mais plutôt de la sagesse et de l’expérience. En outre, elle ne tient plus un enfant dans les bras mais est vêtue de vêtements de travail, la femme n’est donc plus maternelle mais indépendante et elle travaille. Malgré tout, il faut relativiser la vision présentée dans cette œuvre qui n’est pas parfaitement représentative de la place des femmes dans la société du XVIIIe siècle même si cela permet de constater une certaine modernisation de la vision de la femme.

La visite nous a toutes beaucoup intéressées et surtout nous a apporté des ouvertures nouvelles sur l’axe du programme que nous travaillons en ce moment:

« Femmes, Féminités, féminisme » en art ». Cela nous a offert de nombreuses pistes de réflexions pour la construction de notre portfolio autour de ce thème. Toutefois, nous aurions apprécié que la visite soit un petit peu plus longue pour que nous ayons le temps d’approfondir davantage certains détails et éventuellement d’étudier quelques œuvres supplémentaires mais aussi de déambuler librement dans l’exposition pour analyser de manière plus personnelle les œuvres ayant retenues notre attention.

Après une pause déjeuner bien méritée, nous avons pu partir à la découverte de l’exposition consacrée à Jean-François Champollion et François Artaud. L’exposition s’intitulait « A la recherche des hiéroglyphes oubliés ». Au début, quelques réticences existaient au sein du groupe (la digestion peut-être ?). Mais elles se sont finalement vite estompées !

Notre médiatrice nous a tout d’abord un peu parlé de Monsieur Artaud qui fut le premier directeur du Musée des Beaux-Arts de la ville de Lyon. Suite au décret Chaptal de 1801, cet édifice religieux a acquis des fonctions muséales. Dès 1803, les premières œuvres arrivent pour constituer les collections. François Artaud et Jean-François Champollion ont beaucoup échangé au sujet de l’Égypte (on compte à peu près 100 lettres écrites et envoyées) mais l’exposition n’en a choisi que sept dans lesquelles il existe une description et une discussion autour des objets qui la composent.

Cette présentation se compose en différentes parties. La première parle du savoir sur l’Égypte antique avant Champollion ; petite précision, ces connaissances étaient plus des interprétations que de réels savoirs. A ces époques, les collections ressemblent beaucoup plus à des cabinets de curiosités qu’à des collections ordonnées. C’est par ce biais là que certains objets venus d’Inde par exemple se retrouvent dans les collections dites Égyptiennes. A Lyon, différents cabinets existent, plus ou moins grands. Il en existe deux qui nous intéressent particulièrement aujourd’hui. Premièrement celui du Père Dumas, qui conservait quatre petits pots avec les représentations des fils d’Horus. En Égypte ancienne, ces pots contenant des organes étaient disposés au côté de la momie pour que le dieu des morts puisse reconstituer le corps du défunt dans le nouveau monde. Les animaux pouvaient également recevoir des soins funéraires pour accompagner leurs maîtres. Les Égyptiens prenaient en moyenne 70 jours après la mort de la personne pour la mettre dans la caisse à momie (terme plus approprié que sarcophage). Les Égyptiens prenaient donc grand soin du corps. La seconde collection est celle de Monsieur Dufour qui après avoir reçu un sarcophage, décide d’envoyer les échantillons de l’écriture qu’il avait trouvée sur celui-ci à Kircher, père de l’égyptologie. Ce dernier rapproche alors le langage découvert au Kopte (langue ancienne égyptienne).

La seconde partie se concentre sur la campagne de Napoléon en Égypte, ce fut un désastre militaire mais une grande réussite scientifique, qui lança un certain engouement pour l’Égypte en Europe. Les objets sont récupérés par les Anglais, comme la pierre de Rosette (qui est une pierre gravée retrouvée à Rosette dans le delta du Nil). Sur la partie haute, on trouve des écritures en hiéroglyphes, puis en cursive (démotique) et sur sa partie basse en grec. Cette expédition a réuni plus de 170 scientifiques représentant de nombreux domaines : des historiens, des biologistes, des architectes...

Champollion déteste le collège mais il part étudier à Paris où il se plaît beaucoup. Son frère, qui l’a toujours soutenu, lui soumet l’idée de se lancer dans la course au déchiffrement des hiéroglyphes. Champollion part donc à Lyon car il a besoin de matière. C’est alors la rencontre avec Artaud, collectionneur, antiquaire et directeur du musée à l’époque. Le directeur a un sarcophage sur lequel Champollion fait des relevés. Et, en 1822, dans une lettre envoyée à son frère, il décrit et explique sa méthode de déchiffrage. Il la partage également avec Monsieur Dacier alors directeur de l’Institut des Belles Lettres à Paris. Puis, le Musée des Beaux-Arts de Lyon rachète des collections privées et enrichit sa collection d’objets égyptiens. Dans l’exposition, de nombreux objets sont présentés comme des sculptures, des petits objets, un membre momifié, des pierres remplies de hiéroglyphes... Pour terminer parlons un peu de la langue égyptienne. On distingue deux catégories : les hiéroglyphes, qui relèvent de l’écriture sacrée, et l’écriture cursive qui est, elle, réservée aux éléments plus manuels et est également présente sur les papyrus qui sont utilisés essentiellement pour les affaires administratives. Les langues sont passées du hiéroglyphe au démotique pour terminer par le Kopte. Toutes ces écritures ne sont maîtrisées que par les scribes qui se transmettent ce savoir de père en fils.

t difficile de terminer sans évoquer la pierre de Rosette qui porte un texte qui s’évère être un traité dans lequel Ptolémée V rend hommage par les offices religieux. C’est cette pierre multilingue qui a permis, par correspondance, de déchiffrer les hiéroglyphes ! On peut facilement dire que Champollion redonne sa voix à l’Égypte, et qu’il est le père d’une réelle science : l’égyptologie. Je n’ai pas pu décrire toute l’exposition, ni toutes les informations que nous avons reçues mais c’était très intéressant et l’exposition était très bien faite et très claire. La guide était également intelligible dans ses propos.

Angèle Vray Term spé HIDA

Présentation exposition : https://youtu.be/CCJpmTSbvrY
Hiéroglyphes : https://youtu.be/4adCctA2yQU
Champollion : https://youtu.be/jTn991AOQtA

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