Lycée Honoré d'Urfé

Portraits lyonnais / portraits croisés : des Beaux‐Arts à Gadagne

Le 19 octobre dernier, la section Histoire des Arts s’est rendue à Lyon ! Pendant que les « spé » cherchaient les femmes en art, les « optionnels », eux, exploraient la thématique du portrait en déambulant dans les salles du Musée des Beaux Art et du Musée Gadagne dont les « Portraits de Lyon » promettaient quelques réflexions sur le portrait d’une entité collective... Gabrielle G et Jeanne L., élèves de terminale, partagent avec nous leurs réflexions ! Merci à elles !

 

Gabrielle G

Le mercredi 19 octobre 2022, tout le régiment de la section « Histoire des Arts » a inauguré son année en bonne et due forme par la traditionnelle visite du Musée des Beaux-Arts de Lyon, situé place des Terreaux. Cette nouvelle année scolaire, en plus d’agrandir la famille HIDA, introduit une thématique toute fraîche, celle du portrait, autour duquel, visites et projets vont s’organiser pour nous offrir quelques belles découvertes et expérimentations !
Pour cette matinée, il est question de flâner autour des illustres œuvres du Palais Saint-Pierre, de retracer l’évolution du portrait au cours des siècles, de l’Antiquité au XIXème siècle.

Avant toute chose, le portrait et ses origines légendaires...

D'après les écrits de Pline l’Ancien, le portrait prendrait ses racines dans le fameux mythe corinthien de Dibutade dont la fille, amoureuse d’un jeune guerrier qui partait à l’étranger, dessina la silhouette du visage projetée sur le mur ; Dibutade, le père, potier de son état, emplit de terre cette ligne et le modela. Voilà pour le mythe !
Ceci étant dit, nous savons d’où partir pour comprendre les portraits présentés au fil de cette visite. Après la présentation de ce musée encyclopédique, notre médiatrice nous a invités à échanger autour de la notion de portrait et de ses différentes formes : recouvrant les arts plastiques tout autant que la littérature et la musique, le portrait est pluriel dans ses formes mais son objectif, sa fonction, est bien de tenter de décrire, de dépeindre de représenter une identité.

 

Suite à cette petite table ronde improvisée dans les salles du musée et qui a permis d’établir les bases et de cadrer les contours de notre « concept », s’en est suivie une visite commentée, chronologique, sur le portrait, à commencer par sa genèse dans l’Antiquité.

C’est devant les portes du temple de Médamoud, en Egypte, que nous avons débuté le parcours. Elles résument bien la perception du portrait de l’époque : sa représentation est davantage d’ordre mystique et allégorique que réaliste et individuelle. On y représente ainsi deux images de pharaons... qui s’avèrent tous les deux être Ptolémée IV. Des pharaons identifiables à leurs attributs : barbe droite postiche, symbole par excellence du pharaon ; le pschent, qui n’est autre que l’assemblage de la couronne rouge de Basse-Égypte et de la couronne Blanche de Haute-Égypte et qui matérialise l’unification par le pharaon des deux Égyptes, et rappelle que Ptolémée IV est garant de l’harmonie de ses territoires.

 

 

Cette idée est renforcée par le sentiment que les deux pharaons vont se rejoindre pour se serrer la main. Cette œuvre a pour but de glorifier le règne du pharaon comme l’indiquent les frises qui traduisent la longévité du règne ainsi que la présence du dieu local, le grand taureau de Montou, marquant la prospérité d’un règne placé sous les hospices des divinités. Cependant la seule indication permettant de poser le nom sur le pharaon des portes est le cartouche situé en haut qui désigne Ptolémée comme le pharaon gravé.

Le portrait à l’Antiquité a donc, avant tout, pour ambition d’indiquer une fonction, d’attirer l’attention sur le détenteur du pouvoir et, en aucun cas, de rendre visibles les traits d’une individualité dont le concept même est probablement étranger aux Anciens. Il s’agit ici de susciter l’adulation, voire l’adoration du peuple, de promouvoir le culte d’une personnalité d’essence divine dans laquelle le pouvoir de l’Etat, repose... avec la bénédiction des dieux.

Cet aspect du portrait nous permet d’évoquer la foi des Égyptiens antiques : pour eux la mort était considérée comme proprement capitale, en tout cas comme bien plus importante que la vie, courte et transitoire. D’où la ritualisation de la mort dont les tombeaux et leurs ornements témoignent. Ces tombeaux gravés et peints modèlent un visage et redonnent vie au corps enseveli. Cette représentation a plusieurs fonctions : d’une part il s’agit de ce que l’on pourrait appeler un « devoir de mémoire » imposé à la famille et aux proches qui peuvent/doivent invoquer l’être aimé via l’image dessinée sur le tombeau, semblable à un masque. D’autre part dans la volonté de se redessiner un physique idéal dans la mort, sorte de souhait de l’apparence future dans le monde de l’au-delà.

Cette « impersonnalité » des modèles figurant dans les portraits se perpétue jusqu’au Moyen-Âge, à la différence près que les portraits médiévaux se dédient à une toute autre finalité : la glorification de l’apparition divine chrétienne et la mise en valeur de passages bibliques. Dès lors le recours à l’imaginaire de l’artiste et l’éventail des représentations possibles se réduit : la transmission des textes religieux prime. Au diable le réalisme des proportions et de la perspective puisque l’Homme n’est qu’un profane porteur du péché originel ! Se distinguent dès lors les œuvres profanes et les œuvres pieuses, ces dernières pouvant, à Byzance notamment, subir la crise iconoclaste dont l’objectif est de revenir à l’essentiel de la symbolique pieuse. Et puis, ce fut l’Humanisme qui renoue avec l’Homme qu’il replace au cœur des œuvres, qu’il individualise et dont il reconsidère la place dans la Création. De cette façon, l’Humanisme et la Renaissance marquent véritablement « l’âge d’or du portrait » dans la mesure où les artistes de cette époque n’hésitent pas à représenter fidèlement l’Homme, à recourir à des modèles qui vont singulariser les personnes dépeintes par leur caractéristiques propres.

 

L'autoportrait des artistes se diffuse également, notamment dans les cours européennes afin que les monarques puissent apprécier les talents de l’artiste et envisager de l’engager pour réaliser des peintures officielles. Parmi ces artistes enrôlés au service des puissants, notons Simon Vouet, forcé à rentrer de Rome pour se mettre au service du roi Louis XIII, et devant renoncer à la vie insouciante et libre qu’il menait en Italie. Un de ses autoportraits (non achevé et présenté au MBA de Lyon) laisse transpirer le désarroi de l’artiste à cette époque de sa vie... Ironie du sort que cette renommée dont l’artiste refuse les conséquences !

Regard vaporeux, yeux congestionnés, cernes creux témoignant de sa fatigue et de sa résignation, voilà le portrait que Simon Vouet veut offrir à la postérité ! Tel un journal de bord, le portrait veut décrire l’état psychologique du moment, il n’est plus la représentation statique et figée de l’homme mais le reflet de ses émotions, émotions que l’artiste n’hésite pas à rehausser, à « vivifier » pour mieux faire catharsis en quelque sorte !

Et pour clore cette visite, la caricature ! En se voulant la satyre de la société et de ses composantes les plus en vue, la caricature en dresse un portrait mordant et ironique qui n’hésite pas à mettre en exergue ses défauts les plus criants. Elle traduit généralement l’idée (souvent peu flatteuse !) que l’opinion publique (le peuple en somme !) se fait d’un personnage clé de son époque. Daumier, sous la Monarchie de Juillet, est le promoteur de ce portrait-charge, les 26 bustes en bronze présentés au Musée en témoignent : parlementaires, personnalités en vue sont égratignés. Même le roi Louis- Philippe est moqué pour son incapacité à trancher et son habileté à ménager la chèvre et le chou !

Gabrielle G

Le musée Gadagne est un lieu patrimonial emblématique de Lyon. L’ancien Hôtel de Gadagne est le plus grand édifice du vieux Lyon, c’est un hôtel particulier construit au début du XVIème siècles par les frères Pierrevive, et qui, par la suite, a appartenu à une riche famille de marchands italiens, la famille Gadagne, d’où son nom actuel. Une magnifique cour, des escaliers à vis, des cheminées monumentales, un plafond peint, et des jardins cachés au dernier étage, ce lieu est un vrai monument de la Renaissance.

Le musée Gadagne se découpe en deux sections, il y le Musée des Arts de la Marionnette (MAM), célèbre art traditionnel lyonnais, et le musée d’Histoire de Lyon (MHL), où nous nous sommes rendus le mercredi 19 octobre 2022. La première des deux expositions présentées à ce moment-là dans la section histoire de Lyon, s’intitulait « Portraits de Lyon ». L’idée des commissaires dans cette collection était de présenter la ville de Lyon, sous ses différents jours, et de mettre en avant ce qui en fait une ville singulière.

 

 

En effet, l’exposition s’ouvre sur une courte vidéo, qui parcourt les lieux emblématiques de Lyon, et qui donne l’image d’une ville paisible, où il fait bon vivre. Le reste de la visite se présente de façon assez ludique, puisque pour retracer l’histoire de Lyon, les commissaires ont fait le choix de créer des personnages thématiques, décrits sur des panneaux, ayant pu exister à différentes époques, qui incarnent diverses fonctions. On retrouve notamment le portrait d’une lavandière, d’un canut, d’un comédien, ces personnages incarnent certains des métiers typiques de Lyon. Chacun des personnages possède un objet moderne auquel il est associé, on trouve des gants de boxe, un flamant rose, une montre de la marque rolex, et d’autres. Une maquette de Lyon interactive y est également présentée. Ce choix d’exposition ludique rend la visite accessible, et permet aux petits comme aux grands de découvrir Lyon.

La seconde exposition explorée lors de notre déambulation dans les salles du Musée d’Histoire de Lyon (MHL) s’intitule « Les pieds dans l’eau ». Elle porte sur deux éléments majeurs de l’identité de la ville de Lyon, à savoir le Rhône et la Saône, dont le confluent se situe au cœur de Lyon.
Leurs eaux permettent d’irriguer le territoire qu’elles ont en outre permis d’organiser. Car, en effet, les habitants de Lyon se sont déployés autour de ces cours d’eau pour développer leur ville.

Dans une actualité marquée par les enjeux écologiques, l’exposition questionne aussi les rapports des Lyonnais à ces/leurs eaux. On découvre ainsi dans cette exposition des maquettes et des tableaux de bateaux qui rappellent que longtemps, les lyonnais vivaient autour de leurs rivières. Les Lyonnais ont littéralement les pieds dans l’eau... surtout lors des crues ! C’est d’ailleurs ce dont témoignent les installations ludiques et interactives qui mettent en avant les inondations que la ville a connues au cours de l’histoire.

 

 

Personnellement, j’ai trouvé le lieu très beau, l’architecture, l’aménagement des espaces m’ont plu, et j’ai trouvé le propos des expositions intéressantes. Ce sont des expositions accessibles qui visent un public large ; néanmoins, j’ai justement trouvé la forme de l’exposition trop enfantine et trop simple pour nous. Les portraits de Lyon étaient montés sous forme de personnages fictifs, ce que j’ai trouvé dommage. Je suis sûre qu’avec des recherches, on aurait pu trouver des vrais Lyonnais, dont l’histoire aurait permis de dresser le portrait authentique de la ville et de son Histoire. Cela aurait été plus percutant. Je pense que la volonté d’être à tout prix « ludique » a gâché l’authenticité des sujets.

Histoire de design... histoires d’intérieurs

Le 13 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé l’après-midi à la Cité du Design pour découvrir l’exposition temporaire « Histoires d’intérieurs »
Nous laissons la parole à Nawel, Maureen et Nina

Ce mercredi 13 décembre 2023, les élèves d’option Histoire des Arts de première et terminale se sont rendus à la Cité du Design de Saint-Etienne dont la notoriété est incontestée chez les connaisseurs et qui, le temps des travaux qui ont contraint le MAMC+ de Saint-Etienne métropole à fermer pour quelques mois, accueille des expositions temporaires, notamment, « Histoires d’intérieurs » que nous avons eu le plaisir de découvrir avec Myette, notre médiatrice quasi-attitrée !

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet et afin de nous présenter le contexte, Myette a commencé par nous expliquer brièvement l’histoire du lieu sur lequel nous nous trouvions. Elle nous a incité à considérer le grand portail d’entrée qui date du XIXème siècle et qui a vu passer des milliers de travailleurs. Car, avant d’être un lieu d’exposition, de lecture, d’étude, la Cité était un site industriel dévolu aux armes. Car, chacun le sait, Saint-Etienne a longtemps vécu de la fabrication d’armes, que ce soit avec Manufrance ou avec la Manufacture Nationale d’Armes.

Dès le XIVème siècle, Saint-Etienne voit se développer la fabrique d’armes blanches en raison de la présence du Furan et des mines de charbon. « Armeville » (comme on l’appellera sous la Révolution) était née !
C’est en 1764 qu’est oficiellement créée la « Manufacture Royale , qui tend à rassembler et à moderniser les ateliers jusqu’alors dispersés. La place Chavanelle est alors l’épicentre de la manufacture avant que le Second Empire ne crée, en 1864, la Manufacture impériale sur le site de la Cité actuelle.

C’est de cette époque que date la mécanisation de la fabrication de l’arme provocant des agrandissements successifs. Cette manufacture a vu sortir de ses « H » les fameux Lebel et les non moins fameux FAMASSE qui ont équipé les soldats français pendant longtemps.
C’est en 2001 que GIAT, l’entreprise qui exploitait alors le site, abandonna les derniers bâtiments utilisés. En 2005, un nouveau bâtiment fit son apparition à la demande du maire de la ville, Michel Thiollière. Certains anciens bâtiments furent démolis pour laisser place à un centre de Design. Les projets d’aménagement ne s’arrêtent pas là, puisqu’en 2025 la cité du Design aura l’honneur d'accueillir la Grande Galerie nationale du Design, qui présentera la plus grande collection de design de France. Ce projet suppose de transformer en profondeur le site et le quartier devrait s’en trouver métamorphosé .

 

 

L’exposition que Myette nous a fait visiter, orientée sur l’évolution de nos intérieurs, est intitulée « Histoires d’intérieurs » ; elle vise à nous présenter l’évolution du design au XXème siècle, au moment de l’émergence de la société industrielle marquée par ma consommation. Cette l’exposition a été scénographiée par le Muséophone, une entreprise spécialisée dans la scénographie d’exposition. Le choix a été fait d’évoquer une maison stylisée divisée en six espaces (la cuisine, le bureau, le salon avec la salle à manger, la salle de jeux, la chambre et la salle de bain) correspondant aux différentes pièces qu’on pourrait retrouver chez soi. Selon Myette, cette ossature en bois permet de mettre en exergue « la matérialité des objets » dans nos intérieurs.

Avant d’aller plus loin, revoyons la définition du mot design... Vous séchez ?! C’est simplement l’art et la manière de concevoir des objets, des espaces en tenant compte à la fois de l'esthétique, de la fonctionnalité et de l'ergonomie pour répondre aux besoins humains.

 

 

Lors de cette visite nous avons suivi un chemin nous faisant passer dans plusieurs pièces caractéristiques d’une maison occidentale de la seconde moitié du XXème siècle, à commencer par  la cuisine. Dans les années 1950 en France, la cuisine subit une rationalisation inspirée du taylorisme, elle devient alors un espace fonctionnel et élimine donc les meubles jugés superflus. Les publicités favorisent notamment la généralisation des équipements, mettant en avant le réfrigérateur comme symbole d'une société (américanisée !) prospère. Aujourd'hui, les cuisines contemporaines rétablissent la convivialité, privilégiant le stockage et des équipements adaptés, comme par exemple le tri des déchets. La cuisine équipée Système 20 de Bulthaup Design Intégré, basée sur les analyses d'Otl Aicher, propose des éléments modulaires pour répondre aux besoins individuels. Le moindre recours au personnel de maison qui avait marqué le XIXème siècle, conduit les femmes à devenir des « ménagères », des femmes au foyer avant que leur intégration au monde du travail ne conduise à repenser la maison... et la cuisine en particulier ! En conséquence, de nouveaux objets ont vu le jour, tels que des appareils à tout faire comme le Robot-Charlotte inventé en 1960 par l’usine Moulinex en hommage au prénom de l’une des secrétaires de Jean Mantelet. Ce robot, conçu pour faciliter les tâches, remplacer l’effort ou encore réduire le temps passé dans la cuisine, a été mis en marché pour éviter d’acheter plusieurs robots faisant une seule tâche puisque dans cet outil, nous pouvons couper, mélanger, parfois cuire les ingrédients... Bref, « Moulinex libère la femme » comme le proclamaient les publicités de l’époque !

 

Comme dans toute maison, nous sommes passés dans le salon ou nous avons constaté la présence d’un canapé bien étrange. Dessiné par Pierre Charpin et fabriqué par Cinova, ce meuble de plusieurs couleurs peut être très pratique si nous recevons des invités. Il peut être modulé, désassemblé en fonction du nombre de personnes ou bien au contraire, nous pouvons ajouter à notre guise, le nombre de poufs pour ainsi construire notre propre canapé.

Nous avons vraiment apprécié cette visite car elle nous a permis d’éclairer notre regard sur des objets du quotidien, habituellement perçus sans forcément reconnaıtre leur aspect « design ». De ce fait, nous avons été confrontés à une forme d’art qui se distingue des œuvres artistiques conventionnelles telles que les peintures, les tableaux ou les sculptures. Ce qui est de plus captivant, c’est la capacité à répondre de manière ingénieuse et esthétique à nos besoins qui ne cessent d'évoluer. Nous nous sommes donc rendus compte de l’impact du design dans notre vie quotidienne de manière discrète mais significative.

 

Les 2ndes HIDA sur les traces de la romanité viennoise.

Le 20 octobre dernier, les élèves de 2nde 9 et les élèves de 2nde Histoire des Arts se sont rendus à Vienne en Isère. Après une visite du théâtre antique, du temple d’Auguste et Livie et des ruelles de la vieille ville, ils ont pu déambuler dans le Musée archéologique de Saint Romain en Gal.
On leur laisse la parole !

D’après le texte de Mélysse P

Au cours de l’histoire la ville de Vienne a connu de nombreux changements qui peuvent brouiller la lecture du paysage urbain mais le travail des archéologues et des historiens a permis de mieux comprendre ces évolutions. Insistons sur le rôle des Romains qui ont conquis le territoire de ce qui allait devenir Vienna avant de l’agrandir et de l’embellir en y construisant de nombreux bâtiments. En effet, dans l’Antiquité, on trouvait à Vienne les équipements caractéristiques d’une cité romaine : un théâtre (que nous avons visité !) édifié pour rendre hommage à Dionysos le dieu de la vigne et du vin, un odéon, un forum, des temples, mais aussi des infrastructures portuaires qui témoigne de la place que Vienne occupait dans le commerce gallo-romain.

Revenons peut-être sur le théâtre dont les vestiges impressionnent encore aujourd’hui ! Il pouvait accueillir 18000 spectateurs (7000 aujourd’hui), soit l’essentiel de la population de la ville qui rassemblait régulièrement selon une organisation bien précise : Les plus riches et les puissants étaient au premier rang, les esclaves au dernier... Rappelons peut-être que les spectacles qui y étaient donnés étaient gratuits.

Les spectacles, justement... Il s’agissait de tragédies dans lesquelles les dieux romains avaient toute leur place ; leur portée didactique a souvent été soulignée. Les acteurs étaient des esclaves appartenant à de riches citoyens qui finançaient donc la vie du théâtre.


Avec la christianisation de l’empire et la fin du polythéisme, le théâtre a été interdit car il n’était plus licite d’honorer les dieux romains. L’édifice a donc été abandonné et a servi de carrière pour la construction d’autres bâtiments (églises, cathédrale de la ville...) ; les blocs de calcaire et de marbre qui servaient au parement du théâtre se retrouvent un peu partout dans la Vienne moderne. Le site lui-même évolue et les Viennois construisent des habitations dans le théâtre pour héberger une population en augmentation.

De nos jours, le théâtre n’a plus son fond de scène et il manque les décorations et une partie importante des gradins. Mais il n’a pas manqué de nous impressionner... malgré la pluie et la grisaille de cette fin octobre !

D’après le texte de Manel A.

Après le théâtre, nous avons pu découvrir le Temple d'Auguste et de Livie, situé dans l’actuel centre-ville de Vienne. Ce temple romain construit au début du Ier siècle était dédié au culte impérial et permettait d'honorer l'empereur Auguste et son épouse Livie ; et cela jusqu'à la christianisation de l’Empire romain. En effet, le temple devient alors une église chrétienne.
 


Le temple a été construit entre 27 et 10 avant JC ; il est en calcaire et en marbre. Il connaît de nombreuses modifications par la suite. Il mesure 24 mètres de hauteur et 14,25 de largeur ; il présente 12 colonnes sur la façade et les côtés ainsi qu'une frise. Sur les chapiteaux des colonnes, il y a des feuilles d’acanthe qui le rattachent au style corinthien. À l'intérieur se trouvait, à l’origine, une statue d'Auguste qui a depuis disparu.

Avec la christianisation et le déclin de l’empire, de nombreux temples ont été détruits mais celui de Vienne a, lui, était converti en église au début du VIème siècle et prendre le nom de de Sainte-Marie- la-Vieille, Notre-Dame-de-la-Vieille et Notre-Dame-de-la-Vie.

Aujourd'hui il est classé au titre des monuments historiques et figure sur la liste de 1840. Il est considéré comme l’un des plus beaux monuments de la Vienne antique.

J’ai pour ma part trouvé l'histoire de ce bâtiment très intéressante ; en le regardant on s’imagine mieux Vienne à cette époque.

D’après le texte de Camille M

Dès le XVIe siècle, érudits et chercheurs se passionnent pour les antiquités qui apparaissent partout sur le territoire de l'ancienne cité. Sur la rive droite, les vestiges des grands thermes publics restés en élévation, et connus sous le nom de Palais du Miroir, attestent de la splendeur passée de la ville romaine. Depuis son ouverture en 1996, le musée livre au sein d'une architecture résolument contemporaine un panorama complet de la vie quotidienne au cours des premiers siècles de notre ère. Portant l'appellation « musée de France », le musée appartient à la catégorie des rares musées de sites français.
La collection est issue de découvertes faites sur place, puisissues de campagnes de fouilles programmées conduites régulièrement depuis 1981.


La visite que nous avons suivie a débuté à l’intérieur du musée ; la médiatrice nous a présenté une plan-relief de Saint-Romain en Gal pour mieux nous situer. Ensuite, elle nous a montré des objets fabriqués et/ou utilisés à l’époque romain pour nous plonger dans l’univers des Viennois. Elle a insisté sur les nombreuses mosaïques présentes dans les maisons. Enfin nous nous sommes rendus à l’extérieur pour découvrir le site archéologique et voir comment s’organisait le quartier : thermes, maisons, échoppes, rues pavées...

J’ai trouvé les explications de notre mé diatrice claires et détaillées ; la visite (quoiqu’un peu longue à mon goût !) du site a facilité l’immersion dans l’Antiquité .

D’après le texte de Fantine B.

Au terme de nos visites, nous avons eu la chance d’échanger avec un archéologue su site de Saint Romain. Il s’agit de Jérôme Fage qui nous a expliqué en quoi consistait son métier et quel était son parcours. Retour sur ce temps de partage.

L'archéologie correspond à l'étude de ce qui est ancien ; c’est l’analyse des sources du passé . Une fois cela posé, il convient de préciser que les archéologues peuvent se spécialiser, soit sur une période, soit sur un domaine ; il y a ainsi des archéologues spécialisés dans les fouilles sous-marines, des archéologues spécialistes de la botanique, des animaux, du métal... Certains sont spécialisés dans la reconstitution de paysages en s’appuyant sur la topographie actuelle. D’autres en revanche sont «généralistes».Il y en a pour tous les goûts !


La visite que nous avons suivie a débuté à l’intérieur du musée ; la médiatrice nous a présenté une plan-relief de Saint-Romain en Gal pour mieux nous situer. Ensuite, elle nous a montré des objets fabriqués et/ou utilisés à l’époque romain pour nous plonger dans l’univers des Viennois. Elle a insisté sur les nombreuses mosaïques présentes dans les maisons. Enfin nous nous sommes rendus à l’extérieur pour découvrir le site archéologique et voir comment s’organisait le quartier : thermes, maisons, échoppes, rues pavées...

J’ai trouvé les explications de notre mé diatrice claires et détaillées ; la visite (quoiqu’un peu longue à mon goût !) du site a facilité l’immersion dans l’Antiquité .

Beaucoup d'archéologues disent qu'il faut « faire pour comprendre » (c’est le principe de l’archéologie expérimentale). Par exemple, certains archéologues ont fait une expérience avec une statue moaı̈ afin de mieux comprendre comment ces énormes blocs ont pu être transportés aussi loin des carrières d’où la pierre était extraite. Ils ont pris en compte la forme arrondie de la base de la statue et ont émis l’hypothèse qu’elle pouvait avancer seule si on lui donnait une impulsion. Ils l’ont donc fait se balancer de droite à gauche puis d'avant en arrière et la statue s’est mise à « marcher ». Leur hypothèse semblait donc confirmée !

Tout le monde peut retrouver des vestiges, si quelqu'un trouve un vestige chez lui, il doit le signaler après coup,si cette découverte est fortuite, la personne qui l'adécouverte gagne la moitié de la valeur de l'objet ; dans certains cas, elle peut même la conserver. En cas de travaux sur un terrain, des « fouilles préventives » peuvent être réalisées. Dans certains cas, le propriétaire peut obtenir des compensations financières si les vestiges découverts nécessitent une mise en protection. Jérôme Fage nous a rappelé que le commerce illégal de vestiges archéologiques est sévèrement puni par la loi car l’on considère qu’il nuit à l’intérêt public.

D’après le texte d’Eponine R.

Pour ma part, j’ai été particulièrement intéressée par les mosaïques présentées dans le musée. Notre médiatrice nous a rappelé que les Romains voyaient dans les mosaïques qui décoraient leurs maisons le moyen d’impressionner leurs invités, de leur offrir une sorte de spectacle visuel. Ces mosaïques, situées au sol des salles de réception, dialoguaient avec les fresques murales. Il y avait généralement un thème qui pouvait servir de base à la discussion avec les invités. La finesse et la richesse de ces décorations en disaient long sur le statut social de l’hôte.


La mosaïque est un art assez technique puisqu’il s’agit d’un assemblage de tessons de céramiques ou en pâte de verre. Ces tessons sont colorés grâce à l’ajout de pigments plus ou moins éclatants permettant de composer de véritables puzzles. Leur fragilité explique que beaucoup aient disparu et que les ensembles présentés à Saint Romain soient conservés avec le plus grand soin après avoir été extraits des sites où ils ont été découverts.

D’après le texte de Charles B.

Après notre petite balade à l’intérieur du musée, nous avons visité le site archéologique du musée. Il s’étend sur 7 hectares. Dans cette petite ville, on trouve des rues qui organisent l’espace. Elles sont pavées de granite et ponctuées de bouches d’égout qui permettent d’évaluer les eaux de pluies et les eaux usées.

Parmi les édifices dont on a retrouvé les fondations, il y a les thermes dont notre guide nous a rappelé l’importance en terme d’hygiè ne et de sociabilité avant de nous pré ciser l’organisation en trois parties distinctes :

  • Caldarium (salle chaude)
  • Tepidarium (salle tiède)
  • Frigidarium (salle froide)

 

Qui dit Caldarium, dit chauffage ! Les Romains avaient conçu tout un système ingénieux de chauffage au sol. Les esclaves alimentaient le feu pour chauffer l'eau des bassins mais aussi celle des douches. La chaleur était véhiculée grâce à un système de piliers en briques creuses dont nous avons pu observer les vestiges. Cette méthode est vraiment très ingénieuse pour l'époque.

À proximité, nous avons pu voir les latrines (toilettes) dont le fonctionnement témoigne là encore de l’ingéniosité des Romains. Les eaux usées étaient évacuées vers les égouts qui se déversaient dans le Rhône, l’eau potable venant, elle, des montagnes alentours via des aqueducs. Si ces latrines étaient collectives et étaient un lieu de sociabilité de premier ordre, rappelons tout de même que les femmes et les hommes étaient toujours séparés !

Tout autour des thermes où nous avons passé un bon moment, il y a des maisons romaines dont certaines étaient luxueuses. On retrouve le péristyle entouré de colonnes au milieu de la maison avec un bassin. Certaines disposaient d’une salle de bain privée, à proximité de la chambre se nommant cubiculum en latin.

Le triclinium était la salle à manger, une pièce conviviale organisée pour accueillir les hôtes de la famille pour un banquet que l’on prenait allongés sur des banquettes. On nous a rappelé que les Romains mangeaient de la main droite, la gauche (sinistra) portant malheur. Nous pouvons faire le lien avec les mosaïques présentées par Eponine qui servaient de décor à ces banquets pris le soir et où on dégustait le garum importé grâce aux navires qui sillonnaient le Rhône...

Pour terminer, rappelons que le site de Saint Romain n’a pas encore livré tous ses secrets et qu’il devrait être de nouveau fouillé dans les années à venir...

En passant par la Bourgogne...

L’an passé, nos élèves de 2nde option Histoire des Arts ont travaillé sur la notion de patrimoine. Ils ont ainsi réfléchi à ce qui « fait patrimoine », à la manière dont on le restaure et le valorise. Ici et ailleurs. Ils ont ainsi pu échanger avec Mésopotamia qui s’occupe du patrimoine irakien ; avec Ville d’Art et d’Histoire, qui, ici, à Saint-Etienne, s’attelle à la tâche difficile de mettre en avant les traces de la ville d’antan ; avec les élèves du lycée Pierre Coton de Néronde dont la spécialité est la restauration du patrimoine bâti.

Pour conclure ce projet, nous sommes partis trois jours en Bourgogne, à Vézelay, à Guédelon et à Auxerre... Retour sur ce voyage inter-établissement financé par le dispositif « Les Cordées de la réussite».

 

Louise, Margot, Ninon et Pauline ont accepté de rendre compte de ces trois jours... Merci à elles ! Bonne lecture !

Premier jour de notre voyage. Après de longues heures de car, nous voilà arrivés à Vézelay, une ville fortifiée datant du Moyen Âge. Vézelay, rappelons-le, est une des quatre portes des chemins de Saint-Jacques et, à ce titre, accueille énormément de monde chaque année... et cela depuis des siècles !
A peine arrivés, nous sommes accueillis par des médiateurs de la Maison du Visiteur qui nous font découvrir le village, mais aussi (et surtout !) la Basilique Sainte Marie-Madeleine qui tire son nom d’une femme particulièrement honorée dans la religion catholique. Une femme connue pour avoir aidé Jésus sur son chemin de croix et pour avoir été la première à découvrir sa résurrection après la Passion...

A la Maison du Visiteur donc, nous commençons par descendre dans une piè ce voutée située dans le sous-sol. La pièce était sombre...elle était parfaite pour parler des jeux de lumières qui opèrent dans la basilique représentée ici par une petite maquette en bois. Mais nous prenons pleinement conscience de ce « chemin de lumière » qui apparaît sur le sol et irradie les chapiteaux historiés lorsque nous visitons le monument quelques minutes plus tard.

A cette symbolique lumineuse s’ajoute celle des formes. Et dans cette basilique, la forme que nous percevons très vite est la spirale dont les interprétations sont multiples; certains y voient une évocation de l’espace et des constellation, d’autres y voient une référence à la nature (coquille d’escargot)... cette spirale, nous avons pu la voir sur le vêtement du Christ qui se situait sur le tympan de l’entrée encadré des signes astrologiques et présidant au Jugement Dernier.
Puisque nous parlons de formes... Comme toute église occidentale, celle de Vézelay aurait dû reprendre la forme d’une croix latine avec sa nef et son transept. Mais en raison de la topographie et de la présence d’une abbaye, elle est amputée d’un bras !
Enfin, sous le sol, une crypte a été aménagée pour accueillir les reliques supposées de Marie-Madeleine...
En visitant cette abbatiale, nous sommes donc littéralement plongés dans l’univers des pèlerins qui, depuis le Moyen-Âge, partent de Vézelay pour Saint Jacques de Compostelle.
C’était très surprenant car rares sont les fois où j’ai pu voir des reliques.

D’après le texte de Margot G

 

Le jeudi 28 septembre, soit le deuxième jour de notre voyage d'étude en Bourgogne, nous avons eu l'occasion de visiter Guédelon.
Guédelon est un chantier-école situé à Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe; débuté en 1997, ce chantier a la particularité d’être réalisé uniquement avec des techniques médiévales. Il s’agit de comprendre et de réinvestir les savoir-faire de l’époque de Philippe-Auguste en recourant à l’archéologie expérimentale. Il devrait être terminé aux alentours de 2029.

 

 

Le site a été choisi pour sa capacité à fournir les ressources nécessaires au chantier : argile, eau, bois, etc. Comme au Moyen-Âge !
Ce chantier mobilise de nombreux artisans, dont les productions (outils, tuiles, etc) sont utilisées pour la création du château et du village qui l’entoure.

Une centaine de personnes travaillent à Gué delon avec, parmi eux, une cinquantaine d'ouvriers dont les métiers sont nombreux et, pour certains, peu connus (car ils datent du Moyen-Âge). On trouve notamment les métiers suivants : vanneur, menuisier, charpentier, tavaillonneur, tuilier, tailleur de pierres, herboriste, cordier, chartrier et tant d'autres.
La principale qualité de ce chantier est qu'il est collaboratif. En effet, il est possible, pour des é tudiants par exemple, de venir travailler à la construction du château, pendant une certaine période, et en compagnie de professionnels. Un de ses objectifs principaux est donc l’apprentissage, entraînant le partage de connaissances et la transmission des savoir-faire du Moyen-Âge, permettant que ceux-ci ne meurent pas avec le temps.

 

 

C'est grâce aux élèves du Lycée de Néronde que nous avons pu visiter ce lieu. Le lycée Pierre Coton de Néronde est un lycée professionnel formant ses élèves à la restauration du patrimoine bâti, à la maçonnerie... Nous avions travaillé avec eux l'année précédant ce voyage, alors que nous étions en classe de seconde option Histoire des Arts, dans le cadre d'un projet partenarial entre nos deux lycé es. Ce projet étant axé sur le patrimoine et sa restauration, ce lycée était le partenaire parfait. Chaque année, les élèves nérondois de terminale se rendent, pendant deux semaines, à Guédelon pour y mettre en œuvre leurs techniques.
Leur professeur, M. Lachize, connaıt̂ très bien ce lieu et nous en fait une visite détaillée, avec l'enthousiasme et l’amour qu’il a pour Guédelon. Il nous a montré les différentes pièces du château : chambre du seigneur, cuisine, salle de tir..., et nous a décrit les différents matériaux, la pierre notamment, dont trois types sont prélevés dans la carrière : les boutisses, les moellons et les pierres de remplissage.

 

 

Dans la seconde partie de la journée, nous avons vu le moulin hydraulique de Guédelon et son prieuré (habituellement fermé au public, mais pas à nous). Le moulin hydraulique s’inspire d’un modèle du XIIème siècle sont certaines des pièces ont été retrouvées à Thervay, dans le Jura, en 2007-2008. Il a donc été reconstruit à Guédelon. Il se marie parfaitement au projet et sa proximité avec le château est représentative du Moyen-Âge car, à cette époque, les moulins ne se situaient jamais loin du château, servant à l'économie du fief. L'eau qui l'alimente lors de son fonctionnement provient de l'étang de Guédelon. La farine qu'il produit sert à faire du pain.
Le prieuré, quant à lui, a été construit en 2012 avec les techniques des des moines bâtisseurs du Moyen-Âge. N'étant pas des professionnels de la maçonnerie, on remarque bien que la technique n'est pas du tout similaire à celle du château. Là encore, il s’agit de faire comme si... pour retrouver les gestes ! Pari réussi ! Car on s’y croirait ! Au Moyen-Âge !
Enfin, nous avons été amenés à interviewer différents artisans. Cet échange nous a permis de prendre conscience de l'ampleur de leur investissement et de leur passion mais aussi des difficultés qui les accompagnent.

Cette journée à Guédelon était hors du temps, tout y est pensé pour que les visiteurs et les ouvriers aient l'impression d'ê tre au Moyen-Âge, ce qui est réussi !

Louise M.

 

Le dernier jour, nous sommes allés à Auxerre où nous avons été divisés en différents groupes. Certains ont fait une visite de la ville ancienne quand d’autres se sont concentrés sur l’abbaye Saint-Germain, aujourd’hui convertie en musée.
Commençons par la ville d’Auxerre ! C’est une ville à l’architecture assez ancienne ; la plupart des bâtiments en centre-ville sont à colombages (ou à pans de bois) et avec des devantures que l’on ne trouve plus beaucoup de nos jours. Ils témoignent de l’importance de la ville au Moyen-Âge et de l’importance à préserver/restaurer ce patrimoine historique.
Par la suite nous sommes allés visiter la cathédrale Saint-Etienne d’Auxerre. Nous avons d’abord admiré l’extérieur avec son imposante façade gothique ornée de sculptures avant de pénétrer à l’intérieur de l’édifice. Nous avons été subjugués par la beauté de l’architecture et la grandeur du lieu. Là encore les contrastes entre l’ombre et la lumière sont flagrants. Les grandes verrières aux couleurs éclatantes font forte impression. Ce fut une très belle visite malgré notre guide quelque peu . . . spéciale!

L’autre groupe visitait donc en parallèle l’abbaye Saint-Germain construite au XIIème siècle à l’emplacement d’une é glise plus ancienne datant du IXè me siècle. Cette abbaye est consacrée à Saint- Germain dont les reliques ont longtemps été conservées dans la crypte que nous avons eu la chance de visiter.
Cette abbaye a donc été édifiée pour accueillir des moines dont nous avons pu reconstituer la vie quotidienne en parcourant les lieux, passant du cellier où ils stockaient la nourriture au ré fectoire où ils se restauraient... en silence ! Car, oui, tous les moines faisaient vœu de silence ; ils ne parlaient qu’une heure par jour (dans la salle dite du chapitre) pour discuter de religion et de la vie communautaire au sein du monastère. Ils ont aussi fait vœu de pauvreté ; on conséquence, ils n’avaient que deux tenues pour l’année, une Bible et un crucifix. Ils étaient aussi tenus à l’isolement (vœu de clôture) et n’avaient donc pas le droit de sortir du monastère.

Mais reprenons notre parcours... Nous avons vu le scriptorium, la pièce où les moines, qui savaient lire et écrire, recopiaient les textes sacrés qu’ils enluminaient. C’était la seule pièce chauffée du monastère car il ne fallait pas que l’encre gèle et que les doigts s’engourdissent ! Rappelons ici que les moines étaient des lettrés qui se chargeaient de l’instruction des nouvelles recrues données au monastères par des familles nobles ou bourgeoises (ce sont les oblats).

 

 

Les lieux ont connu de nombreuses transformations au cours des siècles. Après un temps d’apogée, le monastère connaît le déclin et est réformé par la communauté de Saint-Maur qui entend revenir à la rigueur originelle de la Règle. Dans les années 1970, lors de restaurations et de fouilles, on a ainsi pu retrouver d’anciennes colonnes romanes richement sculptées qui avaient été recouvertes au XVIIème siècle car jugées trop ostentatoires. Par la suite, cette abbaye a été transformée en hôpital pour soldats et civils pendant la Révolution, ce qui a permis d’éviter sa destruction mais au prix de lourdes amputations, dont celle d’une partie de la nef.
L’église abbatiale justement... nous la visitons à la fin du parcours. Les moines y passaient en moyenne six heures par jour. C’était le cœur de leur activité. De style gothique pour l’essentiel, elle a subi de nombreuses transformations comme en témoignent les vestiges archéologiques découverts sous la place, près du beffroi.

Ninon A. & Pauline B-V

 

A la conquête de l’espace... en art !

Elsa Thélisson, Carla Golliard, Ewenn Fauriat, Gabriel Tatout, Sahra Abbaoui, Lou Sarcevic-Voltz, élèves de 1ère spéciliaté Histoire des Arts au lycée Honoré d’Urfé

Dans le cadre du programme de spécialité de 1ère Histoire des Arts, les élèves du lycée ont mené un projet au long cours tout au long de l’hiver et du printemps 2023.

Retour d’expérience ! A eux la plume/le clavier !

 

Élèves de 1ère spécialité Histoire des Arts du lycée Honoré d’Urfé, nous avons eu cette année l’occasion de travailler, dans le cadre d’un partenariat, avec le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole.

Avant nous, d’autres classes avaient déjà eu cette opportunité, ce privilège. Car c’est une collaboration déjà ancienne que celle de notre lycée avec le musée !

Pour ce qui nous concerne, il s’est agi de réfléchir à l’espace de l’art aussi bien qu’à l’art de l’espace ; en d’autres termes, nous avons abordé la mise en espace des œuvres, nous avons appréhendé non seulement la réflexion des artistes à ce
sujet mais également celle des scénographes qui permettent aux œuvres de prendre place dans un musée.

Sur toute la durée du projet, nous avons donc alterné entre des visites d’expositions, des rencontres avec le personnel du musée, notamment avec le scénographe du MAMC+, Nicolas Brun, ou encore des séances de pratique en atelier ou au lycée. Nous avons également réalisé des séances de travail au CDI du lycée pour nourrir notre réflexion.

DES EXPOSITIONS

Le projet a débuté en janvier et il s’est d’abord appuyé sur la visite des expositions Marcelle Cahn. En quête d’espace, Marc Camille Chaimowicz. Zig-zag and many ribbons et The House of Dust. Collections du MAMC+ au féminin (1960-2022) présentées au MAMC+ cette année. C’est à partir de cette première expérience artistique que nous avons pu commencer à comprendre les réflexions des artistes à propos de la mise en espace. Mise en espace des œuvres dans les salles du musée ; réflexion sur l’espace dans l’œuvre des artistes.

DES RENCONTRES

 

Une autre opportunité nous a été donnée : une rencontre avec le scénographe d’exposition du musée, Nicolas Brun. Cette rencontre a été très constructive et nous en avons appris beaucoup sur la scénographie des expositions mais aussi sur ce métier « de l’ombre » qui n’est pas connu de tous !

Au cours du projet, nous avons pu faire de nombreuses rencontres, ce qui nous a permis de mieux comprendre la vie des musées et tout le travail réalisé dans l’ombre. Ainsi, grâce à notre collaboration avec nos médiatrices, Myette Fauchère et Julie Rica, nous avons découvert de nouvelles facettes de leur métier. Même si nous avons souvent rencontré des médiatrices, nous n’avions pas conscience de l’ampleur de leurs missions qui ne se limitent pas à faire visiter les salles du musée.

DE LA PRATIQUE

Le projet ne s’est pas limité à des visites car nous avons également réalisé notre propre maquette d’un escalier en nous inspirant des réflexions de Roger Talon et de Marc Camille Chaimowicz. Nous avons eu la chance de nous servir d’une magnifique presse appartenant au musée pour ensuite construire notre propre escalier (passer de la 2D à la 3D... prendre en compte l’espace et ses contraintes !). Après la construction de cet escalier, nous avons joué avec les ombres à partir de cette même maquette en recourant à un rétroprojecteur et à des accessoires. Toute cette partie pratique a été aussi surprenante qu’intéressante !

Un autre travail pratique a eu lieu au lycée avec la construction, dans le cadre du cours d’Arts Plastiques, de maquettes de scénographies d’expositions qu’il a fallu au préalable imaginer et concevoir.

DES RECHERCHES

Au lycée, nous avons également réalisé un travail de recherches pour compléter nos séances au musée. Nous avons ainsi choisi deux œuvres chacun appartenant aux expositions que nous avions parcourues lors du projet. Nous avons construit des analyses que nous avons finalement enregistrées dans le studio de la webradio de notre établissement après un travail de mise en voix effectué avec Myette et Julie que nous remercions chaleureusement d’être venues sur place pour nous aider! Ces enregistrements ont ensuite été mis en image par le musée qui a publié des capsules vidéo de présentation.

Nous avons aussi travaillé à la réalisation d’un livret de valorisation qui a regroupé tout ce que nous avons pu découvrir au cours de ce projet. Il a été publié et nous en sommes assez fiers ! Il sera disponible au CDI du lycée et permettra de mieux comprendre les maquettes et autres travaux pratiques que nous y exposerons.

Ce projet a donc été très stimulant et il nous a permis de nous interroger sur cette question un peu abstraite de l’espace en art... une question qui, il faut bien l’avouer, nous a paru au départ assez floue ! Nous avons ainsi acquis de nombreuses connaissances avec ce projet ambitieux mais aussi très ludique et très intéressant.

Nous tenons donc à remercier toute l’équipe du musée qui nous a permis de réaliser ce projet partenarial qui fut pour nous tous une très bonne expérience. Plus particulièrement, Myette et Julie qui nous ont suivis et fortement aidés durant ces nombreuses séances. Merci aussi à Nicolas Brun d’avoir pris de son temps pour nous accueillir dans son bureau et nous expliquer tous les rouages de son métier.

Finalement, merci à nos professeurs, M. Pireyre, Mme Soulier et Mme Moreton, sans qui tout cela n’aurait pas été possible.

« Ce projet m’a beaucoup apporté même si, au début, tout me semblait assez flou. Finalement, tout s’est éclairci et je porte maintenant un nouveau regard expositions et scénographie ! »

Elsa Thélisson
Elsa Thélisson
1ère spéciliaté Histoire des Arts

« Au départ, la notion « d’espace » était assez compliquée à cerner, mais au fur et à mesure, avec les séances de pratique et la création des maquettes, le projet est devenu moins flou et d’autant plus intéressant. »

Carla Golliard
Carla Golliard
1ère spéciliaté Histoire des Arts

« J’ai trouvé ce projet de partenariat nécessaire car il aura permis une réelle expérience qui nous a intégré dans la scénographie et l’espace par le contact de cet univers. »

Lou Sarcevic-Voltz
Lou Sarcevic-Voltz
1ère spéciliaté Histoire des Arts

Lycée Honore d'Urfé

1, Impasse le Chatelier BP 90259
42 014 Saint Etienne Cedex 2
Tel : 04 77 57 38 58

Direction : 
Roseline Camerlenghi, Proviseur,
Laura Chateauneuf & Sandrine Marsil, Proviseures adjointes
Ariane Berthollet, Agent comptable gestionnaire

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